
Colloque du SIEJ co-organisé en collaboration avec l’Association syndicale de la Magistrature.
De la «loi climat» au CETA, du Luxleaks aux procès des «zadistes», les luttes, pratiques et stratégies juridiques empruntent aujourd’hui des formes nouvelles, qui reposent sur des conceptions diamétralement opposées du statut et du rôle du droit lui-même.
D’un côté, le droit semble réduit aux règles qui le composent, lesquelles apparaissent comme autant de marchandises susceptibles d’être négociées, captées, achetées, vendues, automatisées ou mises en concurrence. Le droit y est vu comme une externalité – opportunité ou menace – dont il convient de se rendre maître et qui n’échappe pas aux ressorts fondamentaux du registre marchand. Le lobbying législatif, le dumping régulatoire, la mise en vente de normes techniques, la menace d’un recours aux tribunaux d’investissement constituent autant d’illustrations de cette approche marchande du droit, qui s’infiltre jusque dans l’ethos de ses premiers acteurs : juges et avocats voient aujourd’hui leurs métiers profondément transformés par des considérations managériales qui placent l’effcience et la performance au cœur de leurs préoccupations.
D’un autre côté, des pratiques émergent qui prétendent rendre le droit au «collectif». Le droit est ici d’abord pensé dans un sens politique, à la fois comme mode d’action et répertoire commun. Associations et militants se saisissent du registre juridique pour faire entendre leurs voix, en vue d’influencer l’état du droit positif tantôt de l’intérieur (songeons à la montée en puissance des strategic litigations et des techniques d’advocacy), tantôt de l’extérieur (pensons aux procès simulés ou aux pratiques de commoning des «transitionnaires», par exemple) du système. Ces mouvements paraissent sous-tendus par la même conviction que, loin d’être une marchandise tangible et appropriable, le droit est un «commun», un terrain de l’action politique, une réserve de sens diffuse dont les règles, toujours changeantes, de l’ordre établi n’épuiseront jamais la richesse et les potentialités.
C’est l’ambition de ce colloque que de saisir ce double mouvement par lequel se développe le droit d’aujourd’hui – et plus encore de demain.
Formation permanente:
Magistrats : prise en charge
Avocats.be : 6 points
Inscription et frais:
Droit d’inscription : 130 € TVAC à verser au compte BE12 2600 0399 8792 avec la communication : « Colloque Le droit, marchandise ou bien commun ? ».
Le droit d’inscription comprend les actes édités par Anthemis, le lunch sur place et les pauses-café.
Inscription obligatoire avant le 14 mai 2019.
Infos : Mme Catherine Roosens (association syndicale des magistrats), asm@asm-be.be